Nous continuerons cette fois l'étude de l'expérience chrétienne et la façon dont nous pouvons l'obtenir.


"Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu" (2 Corinthiens 5: 21).


"Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel a été fait pour nous sagesse de Dieu, justice, sanctification et rédemption" (1 Corinthiens 1: 30).


"Car nulle chair ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu (et c'est ce que nous sommes faits en lui afin que nous puissions devenir justice de Dieu en lui) par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient, car il n'y a pas de différence" (Romains 3: 20 à 22).


Or, la loi et les prophètes rendent témoignage de la justice de Dieu; elle est acceptable parce qu'elle montre ce que Jésus-Christ est devenu pour nous. Et cela pour que nous puissions le devenir en Lui afin que la justice de Dieu puisse satisfaire les exigences de l'expérience chrétienne.


Lorsque nous devenons justice de Dieu en Lui, toutes les conditions sont satisfaites ici même et dans le ciel; c'est l'expérience chrétienne, mais elle est toute en Lui, toujours en Lui.


Lisons à nouveau:


"Il n'y a donc aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ qui marchent non selon la chair, mais selon l'Esprit" (Romains 8: 1).


"Il n'y a donc aucune condamnation". Il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. C'est tout, mais c'est suffisant. Mais n'a-t-Il pas été condamné? Et n'avons-nous pas été condamnés en Lui?


Lisons le récit de l'expérience de Christ alors qu'Il était devant le souverain sacrificateur:


"Vous avez entendu le blasphème. Qu'en pensez-vous? Tous le condamnèrent comme méritant la mort" (Marc 14: 64).


Tous le condamnèrent comme méritant la mort.


"L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous! Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal" (Luc 23: 39 à 40).


"Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Après avoir eu dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucune faute en lui" (Jean 18: 38).


"Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune faute" (Jean 19: 4).


"Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le, car, moi, je ne trouve aucune faute en lui" (Jean 19: 6).


"Hommes Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, un homme [ remarquez, un homme] auquel Dieu a rendu un témoignage d'approbation devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a opérés par lui au milieu de vous... " (Actes 2: 22).


Encore un autre texte:


"Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c'est celui que le Seigneur recommande" (2 Corinthiens 10: 18).


Le récit est clair. Jésus-Christ a été condamné par les chefs religieux de l'époque comme méritant la mort, mais l'un des malfaiteurs qui était à Ses côtés savait que c'était une condamnation injuste et il l'a déclaré. Pilate, qui représentait le pouvoir civil, a dit par trois fois: "Je ne trouve aucune faute en lui"; et quoique soumis à la pression des chefs religieux, il leur a déclaré: "Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le." Son témoignage confirme qu'Il était un homme approuvé de Dieu.


Cette leçon s'applique de très près à notre propre situation: "Il n'y a donc aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ." Et pourtant, ceux-là mêmes qui sont en Jésus-Christ seront condamnés par les leaders religieux de notre époque et sous la pression de ces leaders, le pouvoir civil cédera et ne persécutera nul autre qu'un "homme approuvé de Dieu".


Mais "il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ". C'est-à-dire que Dieu ne nous condamne pas; qu'importe alors si un homme nous condamne? Cela n'a aucune valeur. Lorsque les Écritures déclarent que Jésus de Nazareth était un homme approuvé de Dieu, elles affirment que tout homme qui est en Lui est aussi approuvé de Dieu.


Une autre pensée. Notez ce que disent les Écritures: "Il n'y a donc maintenant aucune condamnation". Elle ne dit pas: "Il n'y a donc maintenant aucune culpabilité". La première chose à faire devant les tribunaux terrestres est de démontrer la culpabilité, la suivante consiste à rendre la sentence. La première fonction du Saint-Esprit est de convaincre de péché, non dans le but de condamner, mais dans le but d'accorder un pardon gratuit. Ainsi, il peut y avoir culpabilité, mais il ne faut pas confondre culpabilité et condamnation. La fonction suivante de l'Esprit est de convaincre de justice, et le but de Dieu en apportant cette conviction est toujours de pouvoir accorder un pardon gratuit et non de condamner.


Le texte nous suggère aussi une autre idée: "Aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ". Allons maintenant au chapitre 35 des Nombres. Nous pouvons donner un bref aperçu de ce chapitre. C'est l'histoire de l'assignation des villes de refuge, et vous vous souvenez que lorsqu'un homme en avait tué un autre, il pouvait s'enfuir vers l'une de ces villes de refuge. S'il était démontré après enquête que le meurtre n'avait pas été commis par malice ou intentionnellement, le meurtrier était en sécurité tant qu'il demeurait dans cette cité de refuge et on ne pouvait pas le condamner. Mais s'il sortait de la ville, il pouvait encourir la peine. Ces cités de refuge étaient dispersées sur tout le territoire d'Israël de telle sorte qu'il était impossible pour une personne se trouvant à l'intérieur des frontières d'être à plus d'une demi-journée de marche de l'une d'elles, et les routes menant à ces villes étaient toujours gardées en bonne état et des panneau indicateur "REFUGE" s'élevaient tout le long de ces routes afin que le fuyard évite de perdre du temps et de s'égarer.


Voyez-vous à quel point la leçon s'applique parfaitement à notre cas? Jésus-Christ n'est pas loin de chacun de nous, et Dieu a rendu la route qui mène à Lui aussi facile que possible, le chemin étant toujours ouvert et réparé. De plus, partout, il est bordé d'enseignes indiquant le chemin qui mène à Jésus-Christ, le refuge, si bien qu'aussitôt qu'un homme est en Lui, il est à l'abri de celui qui le poursuit, aussi longtemps qu'il demeure en Lui. S'il Le quitte, c'est à ses propres risques. Il devra en subir la pénalité, mais s'il demeure en Lui, il est en sécurité. "Il n'y a aucune condamnation."


Dans l'épître aux Philippiens, il est dit:


"Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Oui, et même je regarde toutes choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma justice qui viendrait de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi" (Philippiens 3: 7 à 9).


C'est cette justice de Dieu que nous devenons en Lui. L'expérience de Paul fut celle d'un parfait pharisien. Il donne la liste de ses bons points: sa naissance, sa généalogie, ses œuvres, "irréprochable, à l'égard de la justice de la loi." Mais lorsqu'il s'est vu tel qu'il était en comparaison de Jésus-Christ, et qu'il a vu toutes les œuvres qu'il avait faites en comparaison de la perfection de la justice de Jésus-Christ, non seulement il a dû compter tout ce qu'il avait fait comme sans valeur, mais il a compris que toutes ses œuvres n'étaient en réalité que pure perte. C'était une quantité négative à inscrire à côté du débit. Il devait s'en repentir et "être trouvé en Lui". Il lui suffisait dorénavant d'être trouvé en Lui. Remarquez comment il compare ce qu'il a découvert en lui et ce qu'Il a trouvé en Christ, et voyez quel désir il avait d'être trouvé en Christ plutôt qu'en lui-même.


"Vous êtres complets en lui" (Colossiens 2: 6).


Lisons le texte de Colossiens 2, en commençant par le verset 6:


"Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d'après l'enseignement qui vous a été donné, et abondez en actions de grâces. Prenez garde que personne ne vous dépouille..."


C'est-à-dire: ne vous vole, ne fasse de vous sa proie, ne vous mette à nu, ne vous dévêtisse. Vous voyez que nous devons être en Jésus-Christ; nous devons être revêtus du Seigneur Jésus-Christ. Maintenant, soyez sur vos gardes de peur que quelqu'un ne vous enlève ce vêtement de noces, la justice de Dieu que nous avons en Lui.


"Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité..."


Non pas comme une masse informe, mais "en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité" dans un corps, corporellement, parce qu'un corps avait été préparé pour lui.


"Tu m'as préparé un corps" (Hébreux 10: 5).


Maintenant, dans ce corps, c'est-à-dire dans la chair, "habite toute la plénitude de la divinité", et toute la plénitude de la divinité était dans ce corps, et y habitait corporellement. Voyez-vous la force de cette déclaration, -corporellement, dans le corps, non comme une masse indéfinie, mais comme s'étant revêtue d'un corps?


"Et vous êtes complets en lui".


Ou mieux encore, selon la Version Révisée:


"Vous êtes remplis en lui" (Colossiens 2: 10).


Que sommes-nous sans Lui? Rien... rien. Si nous essayons d'être quelque chose, nous ne pouvons être que la forme de cette chose. C'est du formalisme. Vous vous rappelez que la loi nous a été transmise par Moïse, mais "la grâce et la vérité" ou comme le dit la Version Syriaque, "la grâce et la réalité sont venues par Jésus-Christ". Maintenant, il est vrai que nous avons dans la loi la forme de la vérité, mais la réalité est en Jésus-Christ. Or, n'importe quel homme qui tente de devenir meilleur, qui essaie de se conformer aux exigences de la loi divine sans Christ, n'est qu'un formaliste. Il ne possède que la forme. Ce n'est rien d'autre qu'une lettre morte. Il est tout à fait correct d'avoir la forme, mais la forme doit être remplie. Maintenant, "vous êtes remplis en lui". La même forme est là, la loi y est aussi présente, mais au lieu de n'être simplement qu'une forme morte, une sorte de squelette légal, elle est vivante, et "nous [en] sommes remplis en lui."


Nous pouvons pousser la réflexion plus loin comme vous pouvez l'imaginer, car cette idée est omniprésente dans les Saintes Écritures. Tout est en Lui. Et ces pensées jettent un flot de lumière sur le sujet de la justification et de la sanctification. Elles m'ont permis de clarifier une grande partie de ce qui restait obscur et confus dans mon esprit sur le sujet de la justification et de la sanctification. Lisons de nouveau dans Romains 5. Il serait bien de lire une bonne partie du chapitre, mais nous allons passer directement aux versets 17, 18 et 19.


"Car si par l'offense d'un homme la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ seul. Ainsi donc, comme par l'offense d'un seul le jugement a apporté la condamnation à tous les hommes, de mêmes par la justice d'un seul, le don gratuit a apporté la justification qui donne la vie à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs (ont été constitué pécheurs), de même par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes (ou constitués justes)" (Romains 5: 17 à 19).


Maintenant, n'est-il pas parfaitement clair à partir du verset 18 que tout comme la condamnation a atteint tous les hommes, ainsi la justification qui donne la vie s'est étendue à tous les hommes? C'est parfaitement clair. La pensée me semble être celle-ci: qu'en Jésus-Christ tous les hommes ont été justifiés.


"Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour tous" (verset 8).


Est-Il mort pour tous?


"Afin que, par la grâce de Dieu, il souffrit la mort pour tous" (Hébreux 2: 9).


Maintenant, si tous les êtres humains devaient décider d'un coup de se repentir et de se tourner vers Dieu sur-le-champ, serait-il nécessaire que Dieu apporte des modifications à Son plan? Ne voyez-vous pas qu'Il a déjà tout accompli, pour tous les hommes?


Revenons au parallèle entre le premier et le second Adam. Par l'offense d'un seul, par la désobéissance d'un seul, plusieurs ont été constitués pécheurs, -c'est-à-dire qu'Adam a par sa désobéissance permis au péché d'entrer dans la chair. Chaque descendant d'Adam, en conséquence de ce seul acte possède une tendance au péché qui l'amènerait à commettre lui-même le péché s'il refusait de lutter contre elle. Cependant aucune culpabilité morale ne lui sera imputée comme descendant d'Adam- à moins qu'il ne cède à cette tendance. Mais en ne luttant pas contre elle, il cédera et le péché apparaître en lui.


Maintenant, par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes; ou encore, par l'obéissance d'un seul homme, le don gratuit a apporté la justification qui donne la vie à tous les hommes. C'est-à-dire qu'en vertu de l'union du divin avec l'humain en Christ, et du fait que la pénalité L'a frappé pour tous les hommes, Il "a fait retomber sur Lui le châtiment de tous". Pour cette raison, chaque être humain reçoit un penchant, ressent une attirance pour la justice; et s'il ne résiste pas, il sera attiré vers la justice, mais il ne recevra rien pour son propre bénéfice à cause de cette justice ou de cette attirance vers la justice, à moins qu'il ne se soumette lui-même à cette tendance. Il sera attiré à Christ, il sera en Christ, et il recevra alors personnellement les bénéfices de la justification qui donne la vie, venue sur tous les hommes, exactement comme, dans l'autre cas, il reçoit personnellement la condamnation ayant frappé tous les hommes en Adam, en cédant à cette tendance au péché.


Maintenant, nous l'avons mis sous forme de diagramme pour que le sujet soit bien clair:


 

 

JUSTIFIÉ
SA PARTNOTRE PART
Par sa grâce : Tite 3:7

Étant justifiés gratuitement par sa grâce.
Par la foi : Romains 5:1

Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu.
Par son sang : Romains 5:9

Maintenant que nous sommes justifiés par son sang.
Par les œuvres : Jacques 2:24

Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.

 


 

La justification par la grâce, dans Tite 3: 7: "Étant justifiés gratuitement par sa grâce". Justifiés par Son sang, selon Romains 5: 9; "Maintenant que nous sommes justifiés par son sang". Par la foi: "Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu" (Romains 5: 1). Par les œuvres: "Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement"(Jacques 2: 24).


Maintenant, il existe une grande confusion à cause de notre incapacité à saisir clairement ces méthodes de justification. La justification par "la grâce", la grâce divine- est la source de toute justification. La justification "par son sang", le sang de Christ (le sang est la vie) était le canal divin par lequel la justification devait être apportée à l'humanité, en s'unissant Lui-même, en unissant Sa vie avec celle de l'humanité. "Par la foi", c'est la méthode par laquelle l'individu saisit et applique à son propre cas la justification qui vient de la grâce au travers du sang de Christ. "Par les œuvres": l'évidence extérieure que l'individu s'est appliqué, par la foi, la justification qui vient de la grâce au travers de Son sang. Maintenant, la justification par la grâce constitue la part de Dieu. La justification par Son sang est aussi la part de Dieu, qu'Il a accomplie pour chaque être humain, en sa faveur. Il a fait tout cela pour la justification de chaque être humain; Sa grâce est offerte gratuitement à chaque être humain et Son sang est le canal par lequel elle coule vers chaque être humain; et "nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts" (2 Corinthiens 5: 14), cela vient donc de la grâce divine. Mais quoiqu'Il ait réalisé toutes ces choses pour chaque être humain, elles n'ont d'efficacité que pour ceux qui s'en saisissent personnellement par la foi, qui s'emparent de la justification fournie. Elle est gratuitement donnée à chacun, mais l'individu doit se saisir de cette justification pour son propre bénéfice, par la foi en Lui. Ainsi, la provision accomplie gratuitement pour tous vaut maintenant pour lui individuellement; et quand, par la foi, il s'est appliqué personnellement la justification qui vient de Dieu au travers du sang de Christ, les œuvres de Christ paraissent en lui, comme une conséquence, comme résultat inévitable.


Par conséquent, peu importe la méthode de justification mentionnée, cela ne fait aucune différence pour la personne qui est en Jésus-Christ. Qu'elle soit justifiée par la grâce, comme il se doit bien sûr, et toutes les autres conséquences suivront. En étant justifiée par la grâce, elle devient alors justifiée par le sang, en vertu de sa propre foi, et les œuvres feront leur apparition; vous pourrez le constater à n'importe quelle étape. Si l'individu est réellement justifié par les œuvres de la foi et si vous dites qu'il est justifié par les œuvres, il est évident que tout le reste précède. Ceci devrait mettre un point final à nos discussions pour déterminer si nous sommes justifiés par la foi ou par les œuvres, si c'est par grâce ou d'une autre manière. Une personne qui se trouve véritablement et personnellement justifiée doit l'être en chaque type de justification. Lorsqu'une personne est réellement justifiée et manifeste l'un de ces quatre types, les trois autres sont tous sous-entendus.


Passons maintenant à une autre idée: cette justification, cette justice, constitue, en résumé, la justice imputée. Rappelons-nous qu'elle a été donnée à l'humanité; c'est-à-dire que cette justice a été fournie quand Jésus-Christ a été donné à l'humanité. Il ne nous apporte pas non plus une chose totalement extérieure à nous-mêmes, comme un étranger qui nous offrirait un livre en disant: "Tiens, prends-le. C'est ton billet pour le ciel." Non, nous ne pouvons pas y entrer en présentant un billet. Il est devenu humanité et Il est "le Seigneur notre justice". Lorsqu'Il s'est incarné, Il est devenu un avec nous et nous sommes un avec Lui. Dieu nous regarde comme un avec Lui et donc justes en Lui, un dans tout ce qu'Il est. Voilà d'où vient notre justification.


Notre justification vient ainsi en recevant Celui qui est "le Seigneur, notre justice" comme un don à l'humanité, en vertu d'une union rédemptrice, de l'union de nos vies. Elle est donc à la fois intérieure et extérieure; elle nous pénètre de bord en bord; elle n'est pas comme un vêtement dont on se couvrirait, mais elle est en nous et sur nous, et elle est vie d'un bout à l'autre. Mais elle est totalement imputée; elle est totalement donnée; il existe cependant une raison derrière cette idée du don de la justice. Cette justice que nous recevons a été réellement et totalement accomplie en Lui alors que nous étions en Lui, de telle sorte que cette justice est notre justice en Lui, mais elle est un don toujours imputé. Il y a cependant une différence entre cette idée et l'idée de nous donner une chose tout à fait inédite et inconnue auparavant.


Nous étions en Lui lorsqu'Il a accompli cette justice, mais la justice que nous avons accomplie en Lui a été accomplie sans choix ni consentement de notre part, exactement comme le péché commis par Adam l'a été sans choix ni décision de notre part. Maintenant, l'expérience chrétienne consiste à nous saisir de la justice par la foi, en naissant dans la famille; et ce que nous avons fait en Lui sans l'avoir choisi ni voulu, Il le fera ensuite en nous en vertu de notre consentement constant et de notre propre choix. C'est toujours un don, totalement compris en Lui. Il en a pris l'initiative sans avoir attendu que nous l'ayons. "Lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour des impies" (Romains 5: 6 et 8). Il a ainsi tout accompli d'une manière merveilleuse, c'est certain, en Lui. Il l'a fait en s'unissant Lui-même à l'humanité et en amenant l'humanité à s'unir de même en Lui.


Par la suite, étant nés dans la famille et nous étant unis à Lui, tout ce qu'Il a fait est devenu nôtre. Mais ceci fera-t-il germer en nous une idée de propre justice? Pas du tout, car tout est " don". La grâce est un don, le sang est un don, la foi que nous exerçons est un don et les œuvres sont accomplies par cette foi qui est elle-même un don. Tout vient de Lui, et cependant, le merveilleux plan de Dieu est que tout soit fait en Lui, et en nous par cette union de nos vies. Lorsque Jésus-Christ s'est uni à l'humanité, Il s'est uni à la race humaine actuelle, tout comme Il s'est uni à celle de n'importe quelle autre époque. C'est-à-dire qu'Il s'est uni à toute la descendance de l'homme, à l'ensemble de la famille humaine.


L'idée qui suit aidera peut-être à mieux l'illustrer. Il nous dit: "Je suis le cep, vous êtes les sarments". Or, quand Il s'est uni à ce cep que constitue l'humanité, Il s'est uni à l'arbre généalogique humain de toutes les époques, et peu importe où vous vous situez dans l'histoire humaine, Jésus-Christ S'est joint à votre lignée autant qu'à celles qui l'ont précédée. Les générations naissent et passent, mais la vague de l'humanité continue de couler, les branches poussent et sont brisées, mais le cep continue de croître, année près année. Et cette année, lorsque les branches se sont additionnées à la vigne, il s'agissait de la même vigne qui avait porté du fruit pendant toutes ces années, mais il y avait simplement une branche différente, c'est tout, une branche différente cette année. Et voici les branches, elles sont apparues sur la vigne en cette génération; le fruit de la vigne doit maintenant paraître sur ces branches. N'est-ce pas la même vigne qui a déjà portée du fruit? Jésus-Christ n'était pas simplement un homme, surgissant comme un phénomène isolé à une époque particulière. Il était humain. Il était nous. Nous étions tous en Lui. Quel merveilleux plan! Quel plan merveilleux!


Mais qu'advient-il de l'idée de sanctification en rapport avec cette justification [que nous venons d'exposer]. D'abord, la sanctification n'existe pas au moment où l'homme naît dans la famille, parce qu'Il est en Lui. Toute sa justice est imputée. Il est considéré comme juste et l'est complètement en Lui. Maintenant, par la soumission, en s'abandonnant, et en étant toujours justifié par la foi, cette vie, cette justice qui est vie commence à agir en lui et forme une union vitale. Elle commence à faire partie de l'homme. Comme si le sang qui donne la vie commençait à circuler dans son système et à prendre la place des choses mortes et anciennes, le changement commence à se faire sentir dans le système, le reliant maintenant à la source divine. Cette vie divine se déverse alors en lui et circule au travers de son être; la vie divine ainsi reçue commence alors à se manifester, tout ceci s'accomplissant en Lui seul et par Lui uniquement, -c'est la sanctification. En continuant ainsi à s'abandonner, il est pendant tout ce temps justifié, mais il continue à s'abandonner à ce courant de vie divine qui agit en lui de plus en plus; il s'abandonne aux motivations de cette vie plutôt qu'aux motivations pécheresses présentes dans ses membres. Plus il s'abandonne aux impulsions de cette vie, plus il croît dans la sanctification. Sa justification ne diminue pas d'un iota, pour ainsi dire, mais la somme de sa justification et de sa sanctification constituent pendant tout ce temps la perfection.


Pendant tout ce temps sa justification ne diminue pas, même s'il croît dans la sanctification; et c'est le but de Dieu que toute la justice donnée à une personne au moment où elle naît dans la famille de Dieu et croit en Jésus-Christ, soit accomplie en elle en vertu de sa propre volonté et d'un consentement constant. En Lui était la vie. C'est là tout le secret. En Lui était la vie. En dehors de Lui, il n'y a point de vie. Lorsque nous nous unissons à Lui en naissant dans la famille, nous recevons alors la vie. Puis, le sang qui donne la vie coule en nous et la justice qui donne la vie nous est communiquée. Mais la vie de Jésus-Christ n'est pas une chose stagnante ou inactive. C'est la vie! Et la vie se manifeste toujours. Nous ne sommes que les instruments de la justice. La vie de justice nous utilise simplement comme des instrument volontaires et soumis.